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Apostilles

22 avril 2009

Lovetune for Vacuum, de Soap&Skin

A un âge où la plupart des jeunes rêvent d'aller faire les guignols à la Nouvelle Star, Anja Plaschg composait son premier album. Le résultat n'est vraiment pas ce à quoi l'on s'attend de la part d'une jeune fille de dix-huit ans : des comptines funèbres et déglinguées, à la fois expérimentales et mélodiques, un goût prononcé pour la dissonance, les instruments-jouets, voire ceux de torture... Quelques influences : Nico, peut-être Comelade, peut-être Björk ou Beethoven ou encore des machins électro que je ne connais pas. Pour autant, Plaschg fait sa musique, bizarre autant qu'hypnotique, triture la matière sonore comme s'il s'agissait d'une installation d'art contemporain. Mais le plus étonnant dans le phénomène Soap&Skin, c'est que malgré tout ça, elle a quand même beaucoup de succès. Allez comprendre.

http://www.myspace.com/soapandskin

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20 avril 2009

Wendy et Lucy, de Kelly Reichardt

Une grande petite perle de cinéma réaliste que ce road movie au point mort, tranche de vie d'une fauchée qui part chercher du travail en Alaska et dont la voiture tombe en rade dans un bled de l'Oregon. Pauvreté, dénuement et économie pour le style et l'histoire comme pour les personnages, qui en acquièrent une dimension presque mythique, comme s'il s'agissait d'un chapitre de l'Odyssée, les bobards en moins.

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17 avril 2009

Villa Amalia, de Benoît Jacquot.

Villa Amalia, c'est un peu l'anti Into the Wild. L'argument est le même : une personne décide de tout quitter, de tout brûler de son ancienne vie pour en commencer une nouvelle, plus libre. Mais pas de souffle épique ici, tout est âpre, les scènes commencent abruptement et s'arrêtent sur des fondus en à-pic semblables à ceux de l'île d'Ischia, le rythme du film est aussi singulier que la musique atonale qui le soutient (assez semblable aussi au style du roman de Quignard). Pas d'héroïsation non plus, pas de vain doigt d'honneur à la société et à ces cochons de bourgeois. Dans le regard d'Huppert, c'est une rébellion plus calme, plus intense.

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12 avril 2009

Two Lovers, de James Gray

Un quarantenaire suicidaire revenu vivre chez ses parents tombe amoureux d'une cruche qui en aime un autre (marié, bien-sûr), pendant qu'une autre cruche tombe amoureuse de lui. Esthétique un peu clinique, mais il y a de belles scènes et le film réussit quand même à restituer un peu de l'âme de Dostoïevski. Joaquin Phoenix fait le reste.

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12 avril 2009

La neuvième porte, de Roman Polanski

Impressionnant jeu de piste, finalement. Vu d'un oeil il y a quelques années, je n'avais pas remarqué le double fond : en apparence le film se présente comme un divertissement peuplé de satanistes grotesques, mais il s'agit aussi et surtout d'une quête spirituelle illustrée par un symbolisme incroyablement riche. Les ridicules s'étripent pour la clé du royaume des ténèbres, sans voir qu'ils y sont déjà, pendant qu'un autre, l'Idiot, trouve tranquillement son chemin hors de l'enfer. « Maintenant je sais que des Ténèbres surgit la Lumière. » Et certainement pas le contraire.

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12 avril 2009

La bête aveugle, de Masumura Yasuzo

Un cauchemar sexuel sombre et malsain dans lequel un sculpteur aveugle et sa mère sequestrent une jeune femme dans un atelier-entrepôt aux décors daliniens. Dans la deuxième partie, la plus captivante, l'artiste et son modèle régressent dans une relation fusionnelle masochiste, « infra-humaine », et s'abandonnent à leurs pulsions toujours plus sanglantes. Certainement pas le plus raffiné des Masumura, mais peut-être bien le plus barré.

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12 avril 2009

Frankenstein (1931) de James Whale

Il n'est jamais trop tard pour découvrir des classiques. Celui-là ne ferait même plus peur à un enfant, les acteurs jouent avec l'emphase exagérée et un peu ridicule des films muets (alors que le film est parlant), mais les plans sont d'une puissance implacable et certaines images sont inoubliables. Il y a tout de même quelque chose de terrifiant ici : pas le monstre, qui n'inspire que la plus grande pitié, mais les hommes. Le propos sur les passions humaines a une noirceur et un cynisme (déguisé) que les films grand public n'osent plus aujourd'hui.

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12 avril 2009

Michael K, sa vie, son temps, de J. M. Coetzee

Dans une Afrique du Sud fictive ravagée par la guerre civile, un homme simplet au bec de lièvre sans destin ni ambition tente de se soustraire aux militaires, aux camps de travaux forcés et aux hommes en général en se cachant dans les campagnes et les forêts. Robinson Crusoë post-moderne, anatomie de la résistance passive, traité sur la tentation d'une solitude où il n'y aurait presque plus rien d'humain, dans un style sec et une composition hallucinée. Tout pour (me) plaire.

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12 avril 2009

Le bizarre incident du chien pendant la nuit, de Mark Haddon

Un roman policier plutôt atypique : le narrateur est un adolescent atteint du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme ; la victime est un chien ; le meurtrier est révélé au milieu du livre. Le narrateur refuse toute métaphore (il ne les comprend pas) et tout humour (il n'en a pas) ce qui donne, paradoxalement, un livre d'une poésie étrange, d'un humour grinçant et d'une tendresse douce amère. Le roman contient également, entre autres digressions mathématiques, l'explication la plus claire du problème de Monty Hall que j'ai pu lire.

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12 avril 2009

Contretemps - Léonore Boulanger

De la bonne chanson française, c'est suffisamment rare pour qu'on y prête l'oreille. Léonore Boulanger, avec sa voix érotique et sa jolie frimousse aurait pu être la muse de Gainsbourg, mais puisqu'elle est à "Contretemps", elle écrit ses paroles et laisse la musique à son compagnon Jean-Daniel Botta. Et c'est vraiment très bien écrit, même si - comme chez Ferré - on ne comprend pas toujours tout. Il y aussi un peu de la folie Higelin-Fontaine dans tout ça. Sur quelques chansons (Le temps des métamorphoses, Éros s'étrangle, Le sommeil, Au pavillon des peut-être, La chanson d'Apollinaire), ces deux-là n'ont peut-être même pas grand-chose à envier à leurs illustres influences.

http://www.deezer.com/#music/album/275444

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